« Quand l’éducation rencontre l’engagement, ce sont les jeunes qui avancent, et c’est l’avenir qui se construit. »
Pouvez-vous vous présenter ? Votre rôle au sein du Prado ?
Je suis Emilie DEMAY, Directrice Générale du Prado, j’ai construit l’essentiel de mon parcours dans le champ social et médico-social, au service de la protection de l’enfance, de la prévention spécialisée et de l’accompagnement éducatif des jeunes et des familles.
Ma mission consiste à maintenir le cap stratégique de l’association, garantir l’exigence éducative et faire vivre nos valeurs fondatrices : l’accueil inconditionnel, la bienveillance, la confiance dans la capacité de chaque jeune et l’exigence éducative — un héritage direct de l’intuition du Père Chevrier.
Comment ce lien avec le campus Don Bosco Lyon a-t-il commencé ?
Notre collaboration s’inscrit dans un partenariat solide depuis maintenant 5 ans.
a) Un lien fort au sein du Conseil d’Administration
En tant que membre du CA de Don Bosco Lyon, nos échanges s’appuient sur une vision éducative commune, profondément humaniste et issue de la tradition salésienne. Cette proximité nourrit un dialogue authentique, centré sur la dignité, l’espérance et la confiance placée en chacun.
b) Une coopération professionnelle très active
Sur le plan opérationnel, les interactions sont nombreuses : stages, alternances, participation aux jurys d’admission, actions communes, groupes de travail thématiques… La collaboration entre nos équipes est fluide, naturelle, et s’ancre dans un respect professionnel partagé.
Quels atouts ce partenariat représente-t-il pour votre organisation ?
Ce partenariat représente un levier stratégique pour plusieurs raisons :
- Une forte convergence de valeurs : croire en chacun, soutenir la progression personnelle, accompagner dans la durée.
- Un vivier d’apprenants engagés, dont la posture professionnelle répond à nos exigences.
- Une dynamique de co-construction qui nourrit nos pratiques, questionne nos postures et soutient nos formations internes.
- Une relation de confiance structurée autour d’une vision éducative profondément humaniste.
Comment percevez-vous les élèves et apprenants du campus Don Bosco ?
Ils se distinguent par leur engagement, leur capacité d’adaptation, leur ouverture aux diverses approches éducatives, et une posture professionnelle en construction, teintée d’une réelle curiosité.
Quel est le projet le plus marquant que vous ayez mené avec notre campus ?
L’un des projets les plus significatifs est sans aucun doute la co-construction du documentaire C’est le bordel, réalisé par un petit groupe Don Bosco / Prado.
Ce documentaire a permis :
- de mettre en lumière le témoignage de deux jeunes du DITEP ;
- d’offrir un regard réflexif sur leur parcours, leurs apprentissages et la relation éducative ;
- de produire un contenu commun, issu d’une méthode respectueuse, sans présence éducative afin de garantir une parole totalement libre.
Aujourd’hui, ce film est devenu :
- un support de formation pour les apprenants,
- un outil d’accompagnement pour les familles,
- un support professionnel pour interroger les pratiques,
- un symbole de la richesse de notre collaboration.
Quels livres ou films recommanderiez-vous sur le secteur social ?
Livres :
- Les Enfants du silence – Lydia Flem : un récit intime et sociologique sur la fragilité des liens familiaux et la résilience.
- Les Enfants de personne – Rachid Saadi : un témoignage puissant sur les trajectoires de vie accompagnées.
- La Misère du monde – Pierre Bourdieu : un ouvrage majeur qui explore précarité, discriminations et rapport aux institutions.
Films :
- La Tête haute : immersion dans le parcours d’un jeune confié à la justice, entre éducateurs, magistrats et institutions — une représentation juste de l’AEMO, de la PJJ et des trajectoires chaotiques.
- Hors Normes : pour la sensibilité du propos et la mise en lumière du quotidien des professionnels.
- Et bien sûr, notre documentaire C’est le bordel, qui traduit avec sincérité ce que représente l’accompagnement éducatif au quotidien.
Un grand merci à Emilie DEMAY, Directrice de l’association LE PRADO pour ce témoignage !
