L’histoire du site Don Bosco prend racine en 1926, lorsque les sœurs salésiennes succèdent aux sœurs franciscaines au 12 montée de Saint-Laurent sur les hauteurs de la ville de Lyon. À cette époque, les locaux abritaient une école accueillant les enfants des bateliers de la Saône, témoignant déjà d’un engagement auprès des plus modestes.
Avec leur arrivée, les salésiennes insufflent une nouvelle dynamique en fondant dès 1927 une école d’enseignement ménager. Ce projet, à la fois audacieux et profondément ancré dans la pédagogie de Don Bosco, visait à offrir aux jeunes filles une formation concrète, valorisant les compétences domestiques tout en promouvant leur autonomie. Ce premier jalon marque le début d’un siècle d’innovation sociale et éducative.
Ce projet éducatif, profondément enraciné dans les valeurs salésiennes, a progressivement été repris et enrichi par une communauté éducative élargie, où laïcs et religieux collaborent étroitement. Aujourd’hui encore, l’établissement Don Bosco Lyon reste fidèle à cet héritage : un lieu de formation pour les jeunes dans la bienveillance et la confiance, à l’image de son fondateur.
Jean Bosco (1815–1888), prêtre italien et éducateur visionnaire, a consacré sa vie à l’éducation et à l’accompagnement des jeunes les plus fragiles.
Marie-Dominique Mazzarello, née en 1837 à Mornèse, un petit village italien, est une figure fondatrice de l’éducation des jeunes filles dans le monde salésien.
Sœur Gaby Klein incarne une figure marquante de l’histoire du site Don Bosco Lyon et a joué un rôle essentiel dans le développement de l’Institut Saint-Laurent.
En 2026, nous célèbrerons les 100 ans de la présence des sœurs salésiennes au 12 montée de Saint-Laurent, marquant ainsi la naissance d’une aventure humaine et éducative. Depuis l’origine, un fil rouge traverse l’histoire du site : l’engagement social et l’ouverture aux autres.
Jean Bosco (1815–1888), prêtre italien et éducateur visionnaire, a consacré sa vie à l’éducation et à l’accompagnement des jeunes les plus fragiles. Né dans une famille paysanne du Piémont, orphelin de père à deux ans, il grandit dans la pauvreté. Très tôt, il ressent l’appel à devenir prêtre pour se mettre au service des enfants et adolescents livrés à eux-mêmes dans les faubourgs industriels de Turin.
Face à la misère morale et matérielle qu’il observe, Don Bosco fonde une pédagogie originale et profondément humaine : le système préventif, basé sur trois piliers :
En 1859, avec des jeunes qui vivent avec lui, il fonde la Société de Saint François de Sales, les Salésiens. En 1872, il fonde un institut féminin qu’il confie à Marie-Dominique Mazzarello, les Salésiennes de Don Bosco. En 1875, les Salésiens passent les frontières et s’installent en France et en Amérique du Sud.
Écrivain populaire, bâtisseur, fondateur d’instituts religieux, confident du Pape Pie IX, il meurt à Turin le 31 janvier 1888. Le jour de Pâques 1934, il est canonisé. En janvier 1988, Jean-Paul II le proclame « Père et Maître de la jeunesse ».
Son œuvre rayonne aujourd’hui dans plus de 130 pays. Son intuition reste d’une actualité saisissante : croire en chaque jeune, l’aimer et l’accompagner dans toutes les dimensions de sa vie.
Marie-Dominique Mazzarello, née en 1837 à Mornèse, un petit village du Piémont italien, est une figure fondatrice de l’éducation des jeunes filles dans le monde salésien. Issue d’une famille paysanne profondément croyante, elle grandit dans un climat de travail, de prière et de simplicité. Très tôt, elle montre une grande force de caractère et un sens aigu de la responsabilité.
À 23 ans, elle contracte le typhus en soignant des malades. Cette épreuve, qui l’affaiblit durablement, l’oblige à renoncer aux travaux des champs. Elle s’oriente alors vers un autre service : l’éducation des jeunes filles du village, souvent sans instruction ni repère. Avec quelques amies, elle ouvre un petit atelier de couture où les jeunes apprennent un métier, mais reçoivent aussi une éducation humaine et chrétienne.
Sa rencontre avec Don Bosco, en 1864, est décisive. Le prêtre, impressionné par son dynamisme, sa foi et son esprit maternel, reconnaît en elle la personne idéale pour porter auprès des filles la pédagogie salésienne qu’il développe auprès des garçons. Ensemble, ils fondent en 1872 l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice, aussi appelées sœurs salésiennes de Don Bosco.
Marie-Dominique devient la première supérieure générale. Son style est marqué par la simplicité, l’écoute, la joie, la proximité. Elle enseigne, prie, rit avec les jeunes, et veille à ce que chaque sœur vive l’Évangile dans le quotidien. Pour elle, « former le cœur vaut mieux que remplir la tête ».
Elle meurt en 1881 à l’âge de 44 ans, laissant une œuvre vivante et rayonnante. Béatifiée en 1938 et canonisée en 1951, sainte Marie-Dominique Mazzarello est aujourd’hui une référence dans le domaine de l’éducation féminine. Dans plus de 90 pays, les sœurs salésiennes poursuivent sa mission : éduquer avec douceur, foi et audace, dans l’esprit de Don Bosco.
Figure marquante de Don Bosco Lyon, sœur Gaby Klein a largement contribué au développement de l’Institut Saint-Laurent. Salésienne de Marie Auxiliatrice, elle a incarné l’audace et la persévérance des pionnières de l’œuvre salésienne.
Originaire d’Alsace, elle passe sa scolarité en Allemagne sous le régime hitlérien, échoue au bac qu’elle repasse à 36 ans. Cette période lui permet de découvrir la richesse de l’animation. Entrée chez les Salésiennes de Don Bosco, elle devient animatrice en milieu rural avant de rester dix ans à Paris, enseignant trois langues et dirigeant une école primaire. Ce qu’elle aime surtout, c’est être auprès des enfants marginalisés.
En 1968, elle rejoint la communauté des sœurs salésiennes à Lyon. Trois ans plus tard, elle prend la direction de l’Institut Saint-Laurent, qu’elle dirigera jusqu’en 1983. L’institut forme alors des moniteurs-éducateurs pour l’enfance inadaptée. Elle s’attache à construire une formation adaptée aux besoins du terrain : « Beaucoup de jeunes ne voulaient pas devenir éducateurs mais être utiles à la société. » Elle développe ainsi des formations d’animateurs sociaux et crée des échanges avec une école allemande.
Tout au long de son parcours, elle adapte l’enseignement aux évolutions sociales, valorisant des métiers d’engagement et de service. Elle cherche à former des individus libres, responsables et profondément humains. Plus qu’une éducatrice, sœur Gaby fut aussi une guide spirituelle, imprégnée de la pédagogie du cœur chère à Don Bosco.
Même après son départ, elle reste un repère pour l’Institut et continue de transmettre les valeurs salésiennes. Pour elle, l’engagement éducatif n’est pas un héritage figé, mais un projet vivant tourné vers l’avenir.